Les autres methodes pour corriger un chien
LES AUTRES METHODES POUR CORRIGER UN CHIEN
Il existe d’autres moyens de rendre repoussant un endroit creusé par un chien. Il suffit de créer des conditions que le chien trouvera désagréables et qu’il voudra éviter.
Observez votre chien depuis une fenêtre. Chaque fois qu’il lui prendra l’envie de creuser, sifflez aussi fort que vous le pouvez , ou utilisez une commande sonique, comme le Hand Control. De cette manière, votre chien associera le coup de sifflet au fait de creuser. Il comprendra que le seul moyen d’éviter ce sifflement désagréable est de ne pas creuser.
La difficulté de cette méthode est que vous devez constamment avoir votre chien à l’il lorsqu’il se trouve à l’extérieur. Cette technique n’est efficace que si vous réagissez à chaque fois. Si vous laissez passer une offensive de votre chien, la partie est perdue pour vous.
Il est souhaitable de penser à avertir ses voisins de ce qu’on a l’intention de faire pour éduquer son chien, avant d’avoir commencé. En effet, un coup de cor de chasse risquerait de provoquer des réactions de colère s’ils n’ont pas été prévenus de votre programme. Ils pourraient alors vous envoyer les gendarmes qui vous forceraient à interrompre votre plan éducatif en cours de route. Le fruit de vos efforts serait alors réduit à néant.
Si vous voulez éviter ce genre d’incidents avec les voisins, le mieux est d’utiliser un collier de dressage électronique, comme le Pro Dog.
Il est souhaitable, si vous optez pour le collier électronique, de créer un effet placebo. Reportez-vous au chapitre 11 pour plus de précisions à ce sujet. Votre chien ne fera pas la relation entre le collier et la stimulation.
Vous actionnerez le collier de dressage électronique à chaque fois que votre chien commencera à creuser. Nous en revenons toujours au même problème, il faut que vous soyez attentif en permanence. Vous pouvez aussi choisir de provoquer cette situation afin de pousser le chien à passer à l’action. Dans ce cas, vous n’aurez pas besoin d’attendre indéfiniment pour pouvoir intervenir.
Vous pouvez procéder de la manière suivante : enterrez à l’endroit où le chien creuse habituellement, quelque chose qu’il aime bien. De la nourriture est l’idéal car le chien fait appel à son odorat pour détecter l’objet. Dès qu’il se met à creuser, corrigez-le immédiatement.
Pour que la technique soit efficace, il ne faut pas hésiter à corriger le chien autant de fois que nécessaire. Le nombre de fois où vous devrez intervenir varie en fonction du caractère du chien. Votre chien finira par comprendre. S’il vous arrive de trouver votre chien en train de mordiller un objet autorisé, parlez-lui, félicitez-le, caressez-le. De cette manière, vous encouragerez ses bonnes résolutions.
Faites-lui faire de l’exercice : ce sera une bonne alternative à la désobéissance. De cette manière, vous détournerez son attention de l’objet du délit. Par l’exercice, vous arriverez à canaliser l’énergie de votre chien, mais n’attendez cependant pas que cela résolve complètement le problème. Un conseil : si vous devez vous absenter un long moment en laissant votre chien seul dans le jardin, fatiguez-le d’abord. Il lui restera moins d’énergie à dépenser pour creuser partout ou pour détruire quoi que ce soit.
LES MESURES DE PREVENTION
Comme pour tout comportement néfaste, le mieux est encore d’empêcher les problèmes causés par un chien qui creuse des trous, ou qui détruit du matériel. C’est toujours plus facile à dire qu’à faire.
Il faut chercher la cause de ces comportements désagréables dans notre façon d’éduquer les chiens lorsqu’ils sont encore chiots. En effet, nous avons tendance à traiter un chiot de 3 kilos avec plus d’indulgence qu’un chien de 30 kilos devenu adulte, ce qui nous pousse à accepter des choses que nous ne devrions pas tolérer.
Il est pourtant beaucoup plus facile d’apprendre à un chien à se comporter correctement lorsqu’il est petit. COOL et moi connaissons un Setter Anglais de 10 semaines, appelé Louis, qui est élevé dans cette lignée. C’est un paquet de nerfs. Mais ses propriétaires considèrent qu’un chien bien élevé est le fruit d’un travail de longue haleine. Ce qu’ils veulent par dessus tout c’est permettre à Louis de vivre une vie confortable avec le moins de stress possible.
Voici quelques conseils pour commencer l’éducation d’un chien lorsqu’il est encore très jeune :
· Fixer des règles.
· Le reprendre autant de fois que nécessaire.
· Appliquer le même genre de sanction à chaque fois.
· Récompenser largement le chien lorsqu’il le mérite.
La fermeté est une fois encore la clé de la réussite. Ignorer les agissements déplacés d’un chiot équivaut à lui laisser entendre qu’il pourra se comporter ainsi lorsqu’il sera adulte. Il saura en profiter quand ses maîtres seront fatigués ou occupés ailleurs.
LES METHODES QUI NE MARCHENT PAS
Pour une technique de dressage qui fonctionne, il y en a dix qui sont inefficaces. Comment faire la différence ? Simplement en ayant un peu de bon sens.
Un vieux livre consacré au dressage conseille la chose suivante pour faire passer à son chien l’habitude de creuser des trous dans le jardin : creusez vous-même un trou, remplissez-le d’eau, et plongez ensuite la tête de votre chien sous l’eau en l’y maintenant durant 10 secondes. Méthode effectivement simpliste mais quelque peu barbare. On se demande comment un maître pourrait prendre de tels conseils au sérieux. Non seulement cela peut se révéler dangereux pour le chien, mais en plus il risquerait d’avoir peur de son maître (à juste titre).
Mise à part la question de la barbarie, cette méthode, si on l’appliquait, serait inefficace. La relation entre le chien creusant un trou et la punition n’est pas évidente. En matière de dressage comme pour le reste, le mieux est l’ennemi du bien. Une correction exagérée ferait plus de mal que de bien.
Une fois de plus laissons COOL exprimer son opinion à ce sujet :
Le maître et moi séjournions chez un ami. Notre hôte, un Airedale, vivait en compagnie de deux autres chiens et d’un couple d’humains. Je tairai les noms des protagonistes afin de respecter leur anonymat.
Notre ami avait pour condisciple un Epagneul très avenant. Sa personnalité extravertie semblait pourtant ne pas convenir au troisième larron, un Doberman répondant au nom de Canel.
Canel était une vraie catastrophe ambulante, détruisant tout sur son passage. Il creusait, mordait, grattait à longueur de journée. Agressif n’est pas un mot assez fort pour décrire son comportement.
Il avait, pour couronner le tout, de sérieux problèmes de santé pour lesquels son vétérinaire ne pouvait pas grand chose. Finalement, les habitants de la maison éprouvaient surtout de la pitié pour lui, ne sachant que faire pour l’aider. L’ Epagneul se tenait à l’écart tout en gardant un il sur Canel. Notre ami l’Airedale, faisait de son mieux pour aider le pauvre Doberman. Mais il y a malheureusement des choses pour lesquelles nous ne pouvons rien.
Le couple d’humains qui aimait énormément les trois chiens, se trouvait au centre d’une situation difficile. Leur volonté de bien faire les avait poussés à lire une quarantaine de livres sur le dressage et le comportement canin. Pour tenter d’aider Canel, qui en avait grand besoin, ils avaient surtout investi dans les livres consacrés aux Dobermans. Mais à force de conseils, ils avaient fini par recevoir des informations contradictoires, et ne savaient plus où donner de la tête. A trop vouloir en faire, on finit par tout faire de travers. Ils étaient complètement perdus au milieu de ce flot d’informations, et le pauvre Canel en faisait les frais.
Souvenez-vous de l’importance de la régularité en matière de dressage. Eh bien là, il est vrai que les maîtres étaient réguliers dans leur façon de changer de technique.
Ecoutez mes conseils. Choisissez une méthode et restez-y fidèle. Il n’est pas pensable d’essayer une méthode durant quatre jours, et d’en changer sous prétexte d’avoir lu un nouveau livre vous en conseillant une autre.
La méthode que vous avez choisie peut ne pas être la meilleure, mais au moins, en y étant fidèle, vous donnez à votre chien la régularité dont il a besoin pour se repérer.
Revenons au cas de Canel. La tête lui tournait tellement on lui faisait subir de méthodes différentes. Cela le rendait hyperactif.
Il avait mordu deux dresseurs qui avaient fini par conseiller aux humains de le faire piquer. La propriétaire était tellement inquiète qu’à chaque fois que quelqu’un touchait la laisse de Canel, elle bondissait afin d’éviter tout incident.
Voilà la situation telle qu’elle était quand le Maître et moi arrivâmes. Le Maître se mit au travail aussitôt qu’il comprit ce qui se passait. Il s’avança vers Canel, avec l’air sûr de lui et autoritaire qui le caractérise. Canel eût immédiatement du respect pour lui, car il avait compris que le Maître incarnait le bon sens, et qu’il serait pour lui une bouffée d’air frais. La propriétaire ne comprenait pas pourquoi cette fois Canel n’avait pas essayé de mordre.
» On dirait qu’il est content, » s’exclama-t-elle !
Le propriétaire n’en revenait pas non plus.
» Vous vous rendez compte ? « , demanda-t-il. » Chez le vétérinaire, il ne faut pas moins de quatre personnes pour le maintenir, simplement pour lui couper les ongles « .
C’était quand il avait envie de rendre les choses plus amusantes.
» Je parie que vous n’arriverez pas à lui couper les ongles, » lança le maître de Canel. » Si vous arrivez à lui couper un seul ongle en un quart d’heure, je vous paie des prunes, » reprit-il. Le pari fût lancé. Si le Maître relevait le défi avec succès, il gagnait deux billets pour aller voir le P S G (Le Maître ferait n’importe quoi pour assister à un match, quant à moi, je préfère jouer). Il n’y avait qu’un impératif : ne pas utiliser de fromage (aliment favori de Canel) pour amadouer le chien.
Le Maître passa un coup de fil à un de ses amis, lui demandant de l’attendre car il aurait un peu de retard. Il lui précisa qu’il n’arriverait pas les mains vides, évoquant les deux billets pour le match.
La propriétaire revint avec le coupe-ongles caché derrière son dos. Elle était persuadée que Canel se sauverait dès qu’il le verrait. Cela n’arriva pas.
Le Maître apprit au chien à s’asseoir et à rester dans cette position. A chaque fois qu’il tentait de se débattre, en bougeant ou en protestant, le Maître le corrigeait grâce au collier de dressage. Lorsqu’il obéissait, le Maître le félicitait et le caressait.
Le Maître lui montra ensuite le coupe-ongles. Il ne broncha pas. Ensuite il le lui fit sentir. Le chien n’eût aucune réaction de crainte. Le Maître caressait de temps en temps les pattes et les oreilles du chien. Tout se passait très bien.
Le moment tant redouté arriva. Le Maître saisit les pattes du chien, disposant correctement ses doigts de patte. Canel bougeait de temps en temps, mais le Maître le corrigeait à chaque fois. Il lui fallut moins de 10 minutes pour couper les ongles des deux pattes, sous l’il ébahi des propriétaires. Ils en étaient encore stupéfaits en tendant les billets au Maître.
Comme on n’apprend jamais mieux qu’en faisant les choses soi-même, la maîtresse de Canel coupa elle-même les ongles de son chien la fois suivante. Puis vint le tour de son mari. Tout se passa sans incident.
Nous savons par habitude que le comportement des humains influence le comportement des animaux, et vice versa. Il était évident que c’est ce qui se passait dans le cas de Canel. Les gens avaient décrété que Canel était dangereux, destructeur, et agressif, et ils le traitaient comme s’il était enragé. Tout ce que demandait ce pauvre chien était juste un peu d’amour, de régularité, et de discipline.
La fin de cette histoire est malheureusement bien triste. Il fallut tout de même piquer Canel. Ses problèmes de santé avaient progressé et le faisaient trop souffrir pour éviter cette décision. L’excès de stress avait fini par user le pauvre chien, qui y avait laissé la vie. Nous avons tous été bien désolés pour lui, mais nous étions intervenus trop tard pour le sauver.
Prenez n’importe quel dresseur ou spécialiste des chiens et intéressez-vous à ce qu’il préconise en matière d’éducation. Vous trouverez certainement des idées qui ne vous paraîtront pas nouvelles. Prenez votre temps avant d’opter pour telle ou telle méthode. Le choix est très important.
En effet, certaines personnes se contentent de lire quelques ouvrages sur les animaux et s’estiment compétentes. Elles s’improvisent ensuite dresseurs, sans pour autant avoir les connaissances suffisantes. Voici quelques questions à poser avant de faire votre choix, afin de vous assurer que vous avez affaire à quelqu’un de sérieux :
1. Est-ce que le dressage est pour lui une profession à part entière exercée à plein temps ?
Le mieux est de s’adresser à quelqu’un dont le métier est le dressage des animaux.
2. Depuis combien de temps exerce-t-il ce métier ?
Il vaut mieux choisir quelqu’un qui a au minimum cinq années d’expérience. C’est une garantie de sérieux. S’il exerce toujours après plusieurs années, c’est que les clients sont satisfaits.
3. Lorsque vous l’avez au téléphone pour la première fois, demandez-lui s’il a une idée de l’origine des problèmes que vous rencontrez avec votre chien. Demandez-lui aussi quelles sont les chances de réussite après des séances de dressage.
4. Demandez des références.
LA PERIODE DE REBELLION
Il est évident que vous allez devoir faire face à une période de rébellion de la part de votre chien lorsque vous allez lui imposer votre volonté. Il n’a aucune envie de se plier à vos exigences. Il finira par s’y résoudre, après avoir en vain tenté de vous résister. C’est à ce moment-là que vous pourrez crier victoire.
A vous de savoir déjouer les pièges que vous tend votre chien, et d’avoir de la patience lorsque son comportement devient insupportable. Il est normal que les choses se dégradent avant de finir par s’améliorer. C’est toujours de cette manière que les choses se passent.
Ce n’est pas parce que les résultats tardent à venir que la technique que vous utilisez n’est pas bonne. Au contraire, votre chien se rebiffe car il sait que vous finirez par arriver à vos fins. Avec un peu de régularité et beaucoup de persévérance, vous trouverez finalement un terrain d’entente avec votre chien.