Le probleme de communication du chien

Il y a un problème de communication qui persiste depuis des générations. Il s’agit du fossé dû à la différence d’âge qui existe entre un jeune de 15 ans et ses parents âgés de 35 ans. Le jeune ne dispose pas du même recul que ses parents pour comprendre les choses, du fait de son manque d’expérience.

Nous pouvons transposer cet exemple chez les animaux. Il existe le même fossé entre la façon de penser des animaux et celle des humains. L’expérience est, là encore, la cause de cette incompréhension.

Dans le chapitre 4, nous avons comparé le comportement normal d’un chien avec le comportement normal d’un homme. Nous n’avons pu établir aucun parallèle entre ces deux comportements. Il n’y a aucun point commun, ce qui n’exclut pas une bonne cohabitation entre les deux espèces.

Nous devons garder à l’esprit que nous ne pouvons pas changer le comportement d’un animal en restant tels que nous sommes. Nous devons nous adapter à sa façon de penser.

9/ MAUVAIS COMPORTEMENT : DEFINITION SOUMISE A L’APPRECIATON DU MAITRE

 

Tout dépend de vous. En effet, 97 à 99 % de ce qu’on qualifie de mauvais comportements ne sont en fait que des comportements normaux pour des chiens.

Je m’explique : cela signifie que c’est vous qui qualifiez de mauvais comportement une attitude que vous avez décidé de ne pas accepter, ce qui est tout à fait légitime. Cependant, si vous voulez comprendre le problème, vous devez savoir que les comportements suivants sont parfaitement normaux pour des chiens : se soulager où et quand ils le décident ; mordiller les objets qu’ils choisissent ; manger ce qu’ils veulent quand ils le veulent ; et enfin se lever quand bon leur semble.

Aucun de ces agissements n’est anormal. Contrairement à ce que beaucoup pensent, ils ne sont pas symptomatiques d’un chien attardé, schizophrène ou encore dépressif, et ne sont aucunement le reflet d’un quelconque problème psychologique.

Jetons donc un œil à ce qu’on appelle  » normal « . Un chien grimpant sur le canapé familial illustre parfaitement l’exemple typique de comportement répréhensible chez un chien.

Sur 100 familles, on en dénombre 50 pour lesquelles le fait que le chien grimpe sur le canapé constitue un délit. Parmi ces 50 familles, chacune donne sa propre définition du comportement répréhensible :

·  » Mon chien n’est autorisé à grimper sur le canapé que certaines fois  »

·  » Mon chien n’est pas autorisé à grimper sur le canapé en présence d’invités  »

·  » Il n’est autorisé sur le canapé que si je l’y invite  »

·  » Il a la permission de grimper sur le vieux canapé, mais pas sur le nouveau  »

De telles contradictions sont difficiles à intégrer pour le chien. Pour eux, les choses sont claires : ou bien l’accès au canapé leur est autorisé ou bien il leur est interdit. Si c’est le cas, pourquoi les laisse-t-on parfois y grimper ?

Parfois, il arrive que certains chiens arrivent, avec beaucoup de persévérance de votre part, à intégrer ces petites nuances. D’autres n’y parviendront jamais. Dans la plupart des cas, ce que le chien retiendra, est qu’il vaut mieux se coucher sur le canapé en votre absence.

Bien que la plupart des gens soient intraitables quand il s’agit de faire respecter l’accès au canapé, certains d’entre eux relèvent le côté comique de la situation.

Ils me disent :  » Quand j’arrive à la maison, j’entends un petit bruit provenant du côté du canapé. A tous les coups si je tâte avec la main je sens qu’il est encore chaud. Sparky y est resté durant toute mon absence « .

Il semble que ce que ces gens attendent de leur chien est qu’il sache ne pas se coucher sur le canapé en leur présence. Il n’y a délit que s’ils sont pris sur le fait !

Mais il arrive parfois que ce soient les humains qui soient pris sur le fait. Un jour, COOL et moi nous sommes trouvés dans une situation exceptionnelle ; il s’agissait d’une histoire d’amour entre trois protagonistes : un Basset Hound, une jeune femme d’une trentaine d’années, et son tout nouvel époux. Mais quelque chose empêchait le bonheur parfait de régner dans cette maison.

Un mariage suffit à déstabiliser une relation sans nuages entretenue depuis des années entre la maîtresse et son chien, et à transformer un chien avenant en un chien agressif.

COOL et moi avons joué le rôle de psychologue et de médiateur entre le chien et les époux. Voici quelques remarques notées par COOL.

Un jour, j’ai reçu un appel d’un Basset de quatre ans nommé Cléo. Son propriétaire était une femme avec laquelle il vivait depuis plusieurs années. Il m’a affirmé qu’ils entretenaient de très bonnes relations. Tout allait bien jusqu’au jour où il a débarqué.

« Il « , c’était le nouveau compagnon de sa propriétaire. Ils s’étaient mariés récemment. Cléo avait été trop secoué pour assister à la cérémonie.

Le problème survint au retour de lune de miel des jeunes mariés. L’incident eut lieu dans la chambre à coucher, comme par hasard !

Il se trouve que la propriétaire avait toujours autorisé son chien à partager son lit. Cléo, qui était sensible à cette marque de courtoisie, acceptait volontiers l’invitation. Ce rituel tenait lieu d’accord prénuptial.

Il faut reconnaître que trois, ça commence à faire beaucoup, même dans un grand lit. Le mari en eut vite assez et décréta que le chien n’avait rien à faire dans la chambre.

 » Il prend toute la place, et en plus il ronfle  » furent les arguments qu’il avança.

Pour le pauvre chien, ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. C’était plus qu’il n’en pouvait supporter.

C’est à ce moment-là que Cléo nous demanda d’intervenir en sa faveur auprès du jeune couple. Mais les choses avaient pris une très mauvaise tournure lorsque nous arrivâmes. Le mari et la femme ne s’adressaient même plus la parole, et Cléo se sentait responsable de cette situation (bien qu’il ne regrettât rien).

Le mari était hors de lui. Il avait le sentiment que Cléo nuisait au bon fonctionnement de son couple. Le chien les avait surpris  » en pleine action  » la semaine précédente.

Le pauvre Cléo s’était senti tellement mal à l’aise qu’il avait rougi sous sa fourrure. Mais ce malheureux incident n’avait fait que renforcer sa détermination. Il décida alors de prendre lui-même les choses en main. Il n’était pas question de céder au nouveau venu, qu’il jugeait manipulateur et profiteur, et qui par-dessus le marché, tirait toute la couverture à lui.

Il décida alors de reconquérir son territoire perdu en le marquant. Aussi, la nuit précédent notre deuxième visite, il urina sur le lit, du coté de son rival. Il reconnaît maintenant avoir agit sans réfléchir, même s’il estime que ses revendications étaient louables.

Pour toute réponse, il reçut une correction. Mais il avait réussi à faire éclater le ménage à trois.

Le mari, brusquement tiré d’un profond sommeil, se leva d’un bond en gesticulant, criant, et bafouillant d’indignation. La maîtresse de Cléo réagit presque instantanément mais avec plus de détermination. Elle chassa Cléo de sa chambre et le relégua de façon permanente à son panier.

Lorsque nous arrivâmes cet après-midi là, l’incident était clos, mise à part l’ambiance que l’on sentait encore tendue. Le fait est que la relation triangulaire était rompue. Le problème était réglé.

Finalement, la solution à ce problème était simple. Le couple l’avait trouvé de lui-même, il lui suffisait de fermer la porte de la chambre.

Il arrive parfois que des gens demandent conseil pour une situation à laquelle il n’existe aucune solution. En effet, certains comportements normaux de chiens se révélant être dérangeants dans le cadre familial ne peuvent tout simplement pas être modifiés.

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