Gestion du comportement de chien – 2 partie
Gestion du comportement de chien – 1 partie ICI
Je suis donc allé voir mon ami Napoléon. J’ai demandé à son maître d’aller lui acheter un os à mâcher. Je lui ai donné l’instruction stricte de ne le donner à Napoléon que lorsqu’il s’absentait, ceci pendant les deux semaines suivantes. C’était un bon conseil. De tests de goût en tests de goût, les chiens préfèrent le goût de l’os à mâcher à tout autre objet présent dans la maison et qui, franchement, ne rentrent pas vraiment dans nos standards culinaires !
Mais devinez quoi ? Le maître n’a pas suivi mon conseil. Il est difficile de dire pourquoi. Il craignait peut-être que Napoléon se fasse mal sur son os en son absence. Peu importe que Napoléon se soit fait les crocs, depuis dix ans, sur des douzaines de plantes, de sacs à main, de pantalons et autres accessoires de ses maîtres sans aucun problème.
Sa deuxième excuse me hérissa le poil. Il pensait donner à Napoléon l’os pendant qu’il était à la maison afin d’occuper Napoléon. Ce qu’il souhaitait avant tout, était de lire son journal ou de regarder la télévision sans être dérangé. Moi, je savais que Napoléon voulait le bien de son maître et voulait sortir avec lui au grand air plutôt que de le laisser en face de sa télévision !
Après tout, si son maître voulait qu’il ne mordille que l’os, Napoléon était ravi de le faire. Mais s’il devait mordiller un meuble pour attirer l’attention de son maître, Napoléon était prêt à le faire aussi. Comme en témoigne COOL, convaincre les gens qu’une solution suggérée fonctionnera et les convaincre de l’appliquer sont deux problèmes différents, le plus compliqué étant d’appliquer la solution de façon continue.
Même les maîtres très intelligents peuvent avoir des difficultés. Ils peuvent être incapables de suivre des conseils simples comme : » Commander à votre chien » assis » juste une fois, puis environ deux secondes plus tard donner un autre coup bref au collier du chien « . Ceci semble simple mais les habitudes ne sont pas faciles à abandonner. Les techniques pour éduquer un chien et éliminer une mauvaise habitude ont beau être basiques, elles ne tombent pas forcément sous le sens pour les humains.
Quand les gens ont un chien pour la première fois, ils appliquent ce qu’ils savent. Mais ils savent seulement comment traiter un autre être humain. Aussi, ils essaient d’éduquer un chien comme ils le feraient avec un être humain. Ceci ne fonctionne pas car les chiens ne sont pas des êtres humains. Ils ne pensent pas comme pensent les humains et ils n’apprennent pas comme apprennent les humains.
Les solutions pour guérir les comportements indésirables tombent sous le sens canin mais ce sens doit d’abord être enseigné aux gens.
Des gens comme Pierre et Isabelle, que COOL connaît bien, avaient un problème de comportement avec leur chien.
J’ai aussi connu Toby, un Cocker qui vivait avec un couple et leur fille âgée de 13 ans. Cette fille causait à Toby un unique souci. A chaque fois qu’elle approchait de Toby alors qu’il était allongé par terre, elle lui donnait un coup de pied.
Bien sûr, Toby faisait la seule chose à laquelle il pouvait penser dans ces circonstances : il se réveillait et la mordait au pied. C’était certainement une réaction trop importante mais Toby était un jeune chien.
Un jour, le couple m’a contacté pour me parler de ce qu’il percevait comme de l’agressivité chez Toby. Le couple avait peur que Toby soit devenu méchant, qu’il soit retardé, ou peut-être qu’il ait une tumeur au cerveau.
Toby était furieux et surpris : il pensait la même chose à propos de la petite fille. Mais je réussis à le calmer.
En questionnant le couple, je m’aperçus que Toby ne mordait que la petite fille et qu’il n’avait jamais attaqué un autre membre de la famille ou un passant. C’est alors que je découvris la vérité sur ce cas : depuis presque deux ans, la petite fille donnait un coup à Toby lorsqu’elle passait à côté de lui.
Je démontrai que Toby mordait le pied de la petite fille pour anticiper son coup ! Le couple était surpris » Tu as raison COOL, c’est cela ! « . Ils n’avaient jamais fait la relation.
Ainsi, la petite fille devait en être au point de taper Toby par crainte qu’il ne la morde de nouveau. C’était un cercle vicieux.Mais Toby n’était pas un chien vicieux. Juste un chien malin.
Ce que les êtres humains ne comprennent pas, j’imagine, c’est que nous les chiens nous ne pouvons pas faire la différence entre un coup donné par ennui, impatience, méchanceté ou peur. Pour nous, un coup est un coup. Heureusement que nous avons nos crocs pour mettre tout le monde d’accord !
La réaction de Toby était la suivante : » Cette fille me frappe. Quelle qu’en soit la raison, ça ne me plaît pas. Donc, à chaque fois qu’elle s’approchera, je vais l’attraper le premier ! «
La réponse à ce problème fut assez simple dès lors qu’il fut traduit en langage humain. Ce n’était pas difficile d’éduquer la petite fille à ne plus taper Toby. En fait, elle avait été si effrayée et ennuyée par la réaction de Toby qu’elle en était même prête à l’éviter totalement.
Un problème courant, qui met vraiment à l’épreuve la patience du maître, est la poubelle de la cuisine. Souvent, les solutions à ces problèmes n’impliquent même pas d’éducation.
COOL peut fournir des tas d’exemples :
Nous, les chiens sommes attirés par toutes ces bonnes odeurs. Pour nous, le sol de la cuisine peut être un merveilleux terrain de prédilection avec un tas de détritus.
Si, pour une raison ou une autre, nos maîtres décident de nous supprimer ces délicatesses (pour notre ligne par exemple), nous recommandons une poubelle fermée par un couvercle ou même le changement de place de la poubelle. Vous voyez, l’adage » loin des yeux, loin des pensées » ne fonctionne pas très bien avec nous. Pas avec notre flair. Vous devez ériger de réelles barrières.
Cependant, beaucoup d’humains font les idiots. Ils peuvent dire : » Hé bien, ça ne fonctionnera pas parce que je n’ai pas de poubelle avec un couvercle étanche ! « .
Contrairement aux situations pour lesquelles aucune éducation n’est utile (comme les exemples de COOL ci-dessus), il y a des cas dans lesquels c’est absolument nécessaire. Cependant, les circonstances sont parfois et pour des raisons diverses, totalement hors des limites de la considération humaine.
Les automobilistes en sont un parfait exemple. Un propriétaire a dit un jour à COOL : » J’ai un chien qui réagit comme un fou à chaque fois que je le mets dans la voiture. Il va nous faire tuer tous les deux « .
COOL lui demanda alors » Quand apprends-tu à ton chien à être dans une voiture ? « . Il répondit : » Quand je conduis bien sûr « .
Voici le commentaire de COOL :
La plupart des humains que je connais ont un grand jouet qu’ils appellent une voiture. Ils montent dans leur jouet et se pourchassent les uns les autres à toute allure. Mais souvenez-vous que pour un chien c’est un jeu complètement différent. Nous ne connaissons pas les règles du jeu. Et 100 km/h est très rapide pour un chien. Le seul moteur avec lequel nous sommes à l’aise est celui qui nous permet de pourchasser les chats et les lapins !
Cependant, nous nous adaptons. Hé ! Nous étions dans l’espace avant vous !
Ainsi, si nous devons participer à votre jeu, expliquez-nous au moins ce que vous attendez de nous.
Au début, ne mettez même pas le moteur en marche. Mettez-nous sur la banquette arrière et laissez-nous nous habituer à l’odeur de ce nouvel environnement.
Nous pouvons nous contrôler sans problème à l’intérieur d’une voiture une fois que nous connaissons les règles. Bien sûr, nous préférerions vous pourchasser depuis la route avec nos quatre pattes !
Tout ceci ne tombe-t-il pas sous le sens ? Peut-être. Cependant, il faut toujours considérer les situations selon la perspective du chien.